dimanche, novembre 6

Le fric c'est chic ...

L'argent ici n'a pas la même couleur ni la même odeur qu'en France ! 

Quand vous tendez par exemple un billet à quelqu'un pour le remercier d'un service donné, (le pourboire est monnaie courante ici), ne vous attendez jamais à un merci en retour, il vous l'arrache plutôt des mains en fixant le regard ailleurs que sur vous.
L'indien que vous payez par exemple pour laver votre voiture ( 700 roupies/ mois, là je parle de salaire, même pas l'équivalent de 10€ ) que vous ne voyez que lorsqu'il vient chercher sa paye ou quand il sonne le matin chez vous vers 6 heures quand il n'a pas réussi à récupérer les clefs auprès du chauffeur... vous ne savez même pas à quelle fréquence son travail est fait; véhicule lavé dehors sûrement mais dedans, on se demande...sauf peut être le jour où j'ai laissé à l'intérieur des paquets de gâteaux dédiés aux mendiants et qu'ils ont disparu.
Bref ! Il fait cependant tous les étages de l'immeuble pour laver un bon nombre de voitures. C'est Un métier comme un autre ici : tout est prétexte à gagner qq sous, un salaire. Peu importe si la propreté de la voiture est un sujet qui ne m'a jamais passionné, ils en a besoin pour vivre.

Les indiens prennent alors tous les "blancs" pour des américains, vous voyez ce que cela peut signifier !

Lorsque vous avez un compte en banque avec le code qui va avec, impossible de vous connecter à votre compte, le site est tellement complexe et mal fait....par contre à chaque fois que vous faite une opération avec votre CB, vous recevez un message sur votre portable vous remerciant d'être passé par les services de votre banque, d'avoir dépensé ou retiré tant vous donnant finalement votre solde; plutôt pratique, non ? et toujours à jour pour une fois !

Ici, la plus grande misère cotoye les plus grandes richesses, partout dans la ville et sans aucun complexe. Les tableaux de gens dormant sur le trottoir, en famille, sans eau courante, qui font leur toilette à la bassine ou leur cuisine au feu de bois sont partout et à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. J'écris cela trop rapidement j'en conviens, mais j'y reviendrai : une visite des slums ( bidon ville) est organisée à Mumbai par des gens qui y habitent et qui ont monté une association.
Notre visite était prévue hier mais notre chauffeur, après nous avoir demandé de faire les banquiers pour lui la veille au soir, ( la somme désirée à emprunter ne lui avait surement pas porté tristesse...Bref!)  : il nous a littéralement planté sur l'heure du RDV  le lendemain matin... sans excuse aucune, bien entendu ! Visite à reporter absolument. Prêt de ce fait à ré-envisager peut être pour plus tard ...

Nous vivons jusqu'à présent en bons européens dans un confort vraiment privilégié. Je dis tous les jours aux enfants qu'il ne faudra jamais oublier l'envers du décor. Les choses ne sont jamais acquises.
J'ai enfin pour la première fois commencé à parcourir les trottoirs du quartier pour faire mes courses de "ménagère"...Monsieur F. était avec moi, je devais avoir besoin inconsciemment de son soutien  pour prendre un peu d'assurance ! c'est plus vivant et plus "roots" que d'aller dans la supérette de l'immeuble et me faire livrer les packs d'eau (sûrement meilleur marché aussi). Les gens vous repèrent tout de suite... je leur ai dit que si c'était bien je reviendrai... ils savent où nous habitons, à deux pas !  Il faut que je continue, même si moins pratique, forcément. On y trouve pas mal de choses pour le courant. J'ai même trouvé du pain et du porridge dans une pharmacie alors qu'elle n'avait pas de Biafine ou produit équivalent à m'offrir pour les premiers coups de soleil de Pétronille ! Mais peu importe ! Il me fait réitérer l'expérience toute seule maintenant.

Si les enfants veulent inviter des amis à venir se baigner dans la piscine de l'immeuble, chaque invité est prié de payer sa part. Les entrées de musée sont deux fois plus chères pour les étrangers que les habitants de la ville. 1kg de bananes coûte 28 roupies (l'équivalent de 30 centimes d'euros) et en plus, elles sont tellement bonnes !..
Allez, j'arrête de vous mettre l'eau  la bouche !


 






vendredi, novembre 4

c'est la fête ! comme je dis à mon chauffeur

Première fois  que nous quittons Mumbai depuis maintenant deux mois que nous y habitons.

Après multes questionnements sur la destination choisie, (nous nous y prenons très tard, Monsieur F ayant enfin récupéré carte banquaire et code que très recemment); pas moyen de trouver un billet d'avion ou des résas de chambre à prix raisonnables...Mes rêves de Radjasthan et de culture indienne ancienne s'envolent. 
Destination Mathéran à une distance de 100km, deux heures et demie de trajet : c'est normal ici ! 
la route se termine par des nids de poule géant ... comme dit Monsieur F,  elles doivent être grosses dans le pays ! La mousson fait des ravages sur le bitume et rien n'est entretenu, je vous laisse imaginer le gymkana entre les trous.  Les estomacs sont bien accrochés, finissons le trajet par une jolie route de montagne escarpée avec panorama sur la vallée. Prenons un peu d'altitude, suffisante pour ne pas regretter nos climatiseurs urbains. Allons enfin voir un peu de nature, de vert, de calme ? 16 km de marche dans une jolie nature et c'est tout : nous nous retrouvons dans un endroit parqué avec circuit à cheval possible. Des pousse-pousses proposent de monter les personnes qui ne veulent pas marcher et il y en a ....j'ai encore la vision de ces grosses indiennes à moitié vautrées dans ces engins à mécanique humaine encombrées de souvenirs touristiques made in china se faisant tirer à force d'hommes transpirant...Pas un petit sentier de traverse à emprunter pour éviter la foule comme on aime si bien faire...nous nous retrouvons tous sur la promenade du dimanche avec une concentration d'Indiens....Le circuit est donc tout tracé. Quelques jolis points de vue pour regarder ailleurs et réaliser que nous sommes dans un bel endroit quand même. 
Devant un lac où nous faisons une petite pause, une Indienne me demande avec un appareil photo à la main quelquechose....j'accepte bêtement, naïvement et sans sourcilier de lui rendre service mais mon rôle de photographe soudainement disparait ! Nous voilà embarqués dans une séance inédite de photos de famille, où de jeunes passants indiens fans de selfies à la Bollywwod s'incrustent dans le tableau  en sortant leurs lunettes de soleil pour avoir l'air plus branché...les photographes s'enchainent, les clics et les clacs n'arrêtent plus, les photographes se succèdent, nous ne maitrisons plus grand chose figeant nos sourires niais à chaque déclenchement...le reste de la ballade consistera à refuser d'être pris en photo avec eux ! Je tiens à préciser que Pétronille, blonde à peau claire est la première cible !  Monsieur F veille au grain ! 
Croisons des singes en liberté en quête de chips ou autre nourriture humaine. Nous nous arrêtons dans un des multiples restaurant vegétariens du "centre", peut être un peu plus propre que les autres, pour casser la croûte. En guise de présentation, un vieux plats de vraies frites vertes et pourries témoignent du choix de menu...je me dis qu'il vaudrait mieux montrer des photos ! J'hésite à lever le camp mais il est tard, avons tous bien faim.  J'opte bien entendu pour un plat bien cuit et conseile aux enfants de faire pareil.
Retour en fin d'après midi vers Bombay;  le déjeuner bien passé.
Contents d'avoir vu un peu de campagne tout de même; Notre 46ème étage nous attend. Nous nous disons qu'il va falloir sortir des sentiers battus pour en profiter d'avantage !


J'ai perdu tous les logiciels installés sur mon mac...même iphoto ne veut plus importer les photos de mon iphone....je me raccroche aux mots, seulement à eux en attendant et ils sont précieux ! vivement la rentrée que je retrouve l'informaticien qui m'a fait cette gentille blague...