mercredi, mai 31

la complainte du quotidien

..."et puis de toutes façons, les indiens sont mal polis"

Voilà une réflexion bien française que j'ai encore entendu la semaine dernière...
Réellement, je ne pense pas. Les mentalités sont différentes...certes ils ne disent jamais merci quand vous leur donnez quelque chose,  ils vous arrachent un billet des mains sans jamais vous regarder si vous leur donnez la "pièce" pour un service rendu, ils vous doublent dans toutes les files d'attente car ils ne sont pas patients lorsqu'ils doivent payer et puis comme vous n'êtes pas d'ici, vous pouvez attendre !
Vous leur offrez quelquechose, la dite chose disparait automatiquement.
Ils vous offrent quelquechose, si vous les remerciez, ils ne comprennent pas,  voir même ça leur est égal....
Regardez, ls ont de jolies traditions : par exemple, voilà deux fois que nous recevons un carton entier de mangues ( une de notre voisine et l'autre de notre brokeuse). c'est la pleine saison, c'est une tradition ici,  pour vous témoigner de leur gentillesse. 
Je me trouvais aussi un jour chez une amie indienne avec Pétronille, elle lui a chaleureusement et fièrement offert un joli pendentif en argent en guise de bienvenue car c'était la première fois (et que je crois elle l'apprécie beaucoup !).
En tant qu'européenne et là j'en profite (car les indiens ne le font jamais lorsque la caste est différente), j'ai plaisir à dire bonjour et merci à chacune des personnes que je croise dans l'immeuble (du liftier à la femme de ménage en passant par le livreur ou un gardien de parking. À l'école aussi (les maids, l'homme à tout faire....). Derrière chaque petite tâche, il y a toujours un indien pour l'exécuter ...On sent parfois qu'ils n'ont presque pas le droit de vous adresser la parole.  Ils ont la vie dure. ils ont droit aussi à leur reconnaissance.
Et bien je peux vous dire qu'à leur sourire qu'ils vous donnent en retour, vous sentez qu'ils sont contents, voir même touchés....c'est leur politesse à eux qu'ils expriment différemment, elle vient vraiment du coeur. Et c'est là aussi que ce sont des gens attachants.


... "et puis je me sens agressée tout le temps ici"

ah bon , mais par quoi, ici à Mumbai ? la ville est tellement sécurisée...
la personne me rétorque : par la chaleur, la pollution, le bruit...

Et bien là je sèche à répondre....
Comment voulez vous vous adapter et devenir un "parfait" expat en pensant comme cela ?









lundi, mai 29

31 degrés celcius

Ici toutes les unités de mesure sont différentes...farenheit, inches...roupies aussi. J'y glisserai bien l'anglais le marathi, le hindi, le gujarati et tout ty quanti tiens pendant  j'y suis !

Je "joue" avec les convertisseurs (voir aussi les traducteurs) rien n'est automatic !....mon esprit moins souple qu'avant reste sur ses réflexes ...48 années, ça ne se gomme pas comme ça, tant pis !
en matière de tissus, dans mon marché préféré, ils sont capables de me donner le prix au mètre. Chouette et c'est tant mieux !
31 degrés au lever. Cherchons les courants d'air dans l'appartement. Au 46ème on peut parfois en trouver...toutes baies ouvertes le matin, la poussière entre cependant sans se gêner, ! zut ! faut savoir ce qu'on veut !
Avions "joué" avec la clim le mois dernier à gogo... nous ferons désormais plus attention...alias ou comment jeter l'argent par les fenêtres ! messieurs les ventilos, à vous de jouer maintenant !

Même la date de fête des mères est différente ici, en décalage avec la française par exemple ! j'avais prévu le coup, alors on a fêté la fête des pères ! (on ne se posera pas la question de la date comme ça !). une belle chemise en lin bleue grisée, orageuse...pas d'interprétation douteuse ... on ne parle que de l'arrivée de la mousson dans le pays, les cieux sont un peu plus couverts, les températures sont encore plus lourdes, tout cela a du influencer le hasard qui a fait que je reluquais cette belle chemise depuis déjà plusieurs semaines !

Premier vernissage indien cette semaine., expo Man Ray à Colaba dans une très belle galerie chic; Tout le gratin branché s'y trouvait !  incroyable d'y retrouver des gens connus d'ici ! n'en déduisait pas que je suis "branchouille", merci ! j'ai cependant un gros doute sur les tirages "originaux" que je m'attendais à observer avec beaucoup d'intérêt, comme ce que nous aurions pu voir en France...pas une trace de grain sur le papier...que du flou ou que du feu ?! je crois que je suis bien la seule à m'être posée la question !

Un tas de projets de fin d'année se bousculent à l'école....impression de tote bag avec les dessins d'élèves, illustration de l'hymne national indien en collaboration avec un peintre, ...instinctivement, le dessin prend toujours le pas sur la musique que je dois aussi enseigner....presque pas le temps de choisir sur quel pied danser....sans arrêt clopin clopante... ah...si je pouvais trancher !


Les fins d'année sont ce qu'elles sont, restons sereins...








mardi, mai 23

les poux sont partout sur les trottoirs.

et les mamans des rues y travaillent tous les jours. 
L'école avait fait une collecte il y a de cela plusieurs mois pour donner aux gens qui n'ont rien, qq denrées non périssables, qq objets d'utilité première...j'avais acheté d'office des peignes à poux.

Scènes de vie quotidienne : les gens "de la rue" comme on les appellerait en France, ceux qui dorment à même le trottoir, partout ou presque dans la ville, bébés, enfants, parents ou même grands parents. J'en ai même vu dormir sur les terre-plein de grosses avenues, sous les camions, dans les halls de gare. Certains se regroupent et se bâtissent une sorte de "maison", non je devrais plutôt écrire d'"abris" avec en guise de toit une bâche accrochée à des vieux crochets rouillés par des ficelles...il y a parfois des portes en morceaux de tissus, parfois pas. 
En passant devant eux tous les jours, je les vois dormir, faire leur toilette, cuisiner, jouer, discuter...Ils restent autant qu'ils peuvent sur le même emplacement, et puis parfois se trouvent chassés par les travaux de la ville. Les enfants dès qu'ils marchent sont livrés à eux mêmes...Ils vivent complètements nus, sans couche bien évidemment et le danger de la circulation est tout le temps présent.
Nous, nous avons la chance de pouvoir nous rafraichir, eux peu voir pas...car pas d'eau courante, ( ni d'électricité d'ailleurs). Voyons qq petits feus le soir chauffer les qq miettes de nourriture qui cuisent dans un unique chaudron. Le linge sèche le long des murs dans la pollution de la ville...il n'est déjà plus propre une fois sec. Les quelques affaires qu'ils peuvent avoir son entassées dans des sacs en plastic accrochées elles aussi aux murs. 
Ils "font la manche"  là où il y a des feux rouges en tapant aux carreau des voitures ou sur vos bras lorsque vous êtes en rickshaw avec leur regard qui ne vous quittera pas,  jusqu'à ce que le feu  passe au vert...les chauffeurs doivent absolument veiller avant de démarrer à ne pas leur faire mal. je trouve ces moments souvent insoutenables. J'avoue avoir parfois cédé à donner à des tous jeunes qq pièces...leur sourire et leur regard étaient tellement touchant sous leurs cheveux en bataille...

Mais comment feront ils lorsque mi juin la mousson arrivera et qu'il ne cessera de pleuvoir ? 
Une amie Indienne m'expliquait qu'à la première averse, tous les indiens sortent de chez eux et se mettent sous la pluie : ils sont vraiment joyeux, et heureux !

...voilà huit mois que nous n'avons pas vu une goutte de pluie...






ici ce ont les enfants qui font leur galette; non, ils ne jouent pas à la dinette.



Jolie ballade avec Vini

Deux jours plus tard, les courbatures de notre descente s'en ressentent encore ! (cf post précédent), mais peu importe...juste pour prendre conscience que le chemin vers le ciel est haut, grand, long, immense, voir même infini !...et qu'il doit se mériter !

Promenade découverte la semaine dernière dans le quartier de Dadar, ( non loin de la maison pourtant !),  avec une indienne et Pétronille. Un plaisir immense à découvrir ce "petit" morceau de ville avec une autochtone, merci Vini. Je pourrais même l'intituler : où comment se balader ici en Inde, sans jamais se faire "ennuyer", interpeler ! 
Vini est tellement contente de nous faire découvrir son quartier, avec ses petits commerçants., et moi aussi  du coup !
Son couturier par exemple, coincé dans sa mini boutique donnant sur le trottoir sans vitrine bien entendu, large d'un mètre et profonde de peut être 3, avec deux employés derrière lui; une vieille machine en métal des plus costaudes, des morceaux de tissus partout par terre, et suspendus à des crochets (les centres prendraient trop de place). Son mètre ruban autour du cou, sa lame de rasoir en guise de découd-vite...tout est possible à faire ici ! pas de ciseau pour couper le fil de sa machine, tout avec les dents et quand il vous parle, il reste le morceau de fil coincé dans sa barbe !
Le tableau est extraordinaire...j'ai envie d'y rester des heures à observer comment sont ses gestes par rapport aux nôtres...mais d'autres endroits nous attendent ! Elle lui confie des retouches à faire. Juste le temps de faire qq photos  puis nous nous dirigeons vers le matunga market. . Ici elles sont plus faciles à capturer... le geste passe pratiquement inaperçu contrairement au maroc par exemple oùon est soupçonné de voler une partie de l'âme...ce que je peux comprendre.
Vini nous présente ensuite à son Bijoutier (enfin celui qui est sur le trottoir, sans échope celui là et qui lui a renfilé un de ses collier. dernièrement; car ici personne ( ou presque ) ne fait rien chez lui...toute petite tâche est confiée à quelqu'und'autre....ce sont les rois de la livraison ou de la commande....
moi je ne sais pas faire ! j'aime bien voir toucher palper essayer par moi même, tenter d'y arriver...avant de confier les petites besogne aux autres.
Le marché sur le trottoir est attrayant. Partout des vendeurs de fruits et légumes. Vini se nourrit comme ça en achetant à droite à gauche des fruits que je n'avais pour certains jamais encore vus. Ils sont tous coupés sur rue avec des outils bricolés à moitié rouillés...je doute tjrs du côté hygiène dans ce pays...alors je ne goûte pas trop....je pense qu'elle comprend; elle ne se vexe pas et adore voir comment nous fonctionnons ici en s'amusant de nos différences...et c'est tant mieux ! Elle m'a même dit en commençant la ballade que si les choses ne me plaisent pas il fallait que je sache dire "non"....chose incroyable dans ce pays car l'indien ne dit jamais non !

Matunga market : joli petit marché très authentique. Elle me présente à son encadreur en lui disant que si je reviens il faudra qu'il me fasse des prix indiens. Pas de carte de visite à me donner, il me déchire un bon de commande rempli pour avoir l'entête. C'est un vieil homme musulman habillé de blanc...il m'explique qu'il est fermé le vendredi (jour de prière). Paradoxalement, il expose des Ganesh encadrés forcément (Dieu Indien éléphant que l'on trouve partout à Bombay) recolorisés presque fluos (à la mode indienne) partout dans sa mini boutique...il a une vieille planche d'échantillons de modèles de baguettes...je doute qu'il puisse les retrouver si on lui en fait la commande...c'est tjrs comme cela ici,  j'ai déjà testé sur des échantillonnages de tissu .
Et puis dans ce marché couvert (un petit crawford market) il y a le vendeur de feuilles de bananiers toutes pliées comme des grandes feuilles de papier : c'est magnifique. Ils s'en servent ici comme des assiettes ou plats de présentation en faisant un pliage particulier. Je n'en n'avais pas encore vu depuis que nous vivons ici : je suis ravie : j'adore les découvertes ! 

Zut le temps passe tellement vite quand on écrit ! je dois filer...


















samedi, mai 20

Les pigeons ne sont pas curieux

Ces oiseaux gris et réputés pas très propres squattent nos terrasses depuis 9 mois et on peut se demander pourquoi. Ils se posent sur les rambardes, passent leur temps à nous tourner le dos et regardent ce qu'il y a en bas...du 46 ème, on se demande ce qu'ils peuvent bien voir ! Je ne les nourris pas bien entendu. Il va nous falloir les chasser, pour pouvoir un peu profiter de l'espace terrasse avec la si jolie vue que nous avons sur la mer d'Oman et l'Île mosquée que nous avons juste en face de notre séjour. Comment je n'en sais rien;  c'est un peu mission impossible à moins de metttre des filets ... je n'ai absolument pas envie de me retrouver en cage à mon tour ! Les piques en métal ne tiendront pas à la mousson... zut tiens !

Ce matin avons testé la descente des 46 étages à pied sans ascenseur pour un exercice de prévention incendie. Descente d'un petit quart d'heure, (oui quand même) en nage, jambes flagellantes dix minutes encore après avoir touché terre. N'avons rencontré aucun résident dans les escaliers de secours...mais appercu ttes les maids en bas au point de RDV... une histoire bizarre une fois encore ici ds ce pays !  la démonstration des pompiers sortant leur échelle pas plus haute qu'un étage de garage pour clore l'histoire après le discours officiel du chef des pompiers nous a semblé un peu légère. Prions pour que.......

Monsieur F ne perd pas contact avec la France et rentre régulièrement au pays pour son travail... les enfants attendent son retour impatiemment avec  les petites commandes gourmandes qu'ils leurs font avt son départ. C'est drôle de se dire que nous ne rentrons pas au pays en même temps que lui...il arrive même à  voir qq privilégiés sur Paris que nous voyions moins lorsque nous habitions en France ! N'est ce pas Monsieur À ?!! je ferai bien qd petits sauts de puces au gré du vent, comme ça, à la légère, par chez vous ...mais la vie en Inde continue et ttes ses contraintes scolaires à gérer.

Attendons la fin de l'année scolaire son bac et son brevet pour nous sentir plus légers. Dans un petit mois nous y serons.
Merci à Mme O pour votre aide fac archi... 
madame F oisine, on peut vous ramener un bébé éléphant indien pour vous tenir compagnie.